Bienvenue dans l’Hyper Blog !
Soucieux de permettre à chacune des sensibilités politiques de s’exprimer en son sein, le Club de l’Hyper République organise ses débats autour de tribunes offertes aux diverses tendances du PPF (paysage politique français). Afin donc que cet éventail de sensibilités soit au complet, je propose à tous ceux qui ne se souhaitent pas s’afficher sous une couleur politique de rejoindre le parti des HC (Hors Courant ou Hyper Courant, c’est selon). Ainsi, les HC pourront contribuer activement au débat tout en conservant une neutralité politique assumée.
Pour ma part, je crois que derrière ce terme d’"Hyper République" il y a l'idée (l’espoir), bien au delà de la modernisation du service public, de favoriser ce qui peut contribuer au renforcement d’une démocratie fondée sur la transparence, la participation citoyenne et le lien de confiance entre l'Etat et le Citoyen. Ce voeux d'une "démocratie augmentée" (et non d’une démocratie virtuelle) peut notamment s'appuyer sur le formidable potentiel des nouvelles technologies. C’est pourquoi le Club de l'Hyper République souhaite réunir et promouvoir ceux qui contribuent par leurs travaux et réalisations à cette "recherche appliquée" (work in progress, ça va de soi) portant sur la chose publique de ce début de XXIème siècle.
Cette recherche (utopique ?) d’un renouveau démocratique répond naturellement aux inquiétudes soulevées par les mutations sociétales, sur fond d’Europe et de mondialisation. Mais reste à trouver de nouveaux leviers susceptibles de favoriser la diffusion et la mise en oeuvre de nouvelles formes d’expression et de participation citoyenne. Sur ce point, le développement des TIC pourraient bien changer la donne politique dans les années à venir.
La démocratie s'exprime le plus souvent sur des enjeux de proximité (ex. : le PLU de ma commune) ou nationaux. Dans les deux cas, les citoyens peuvent légitimement vouloir s’exprimer « au fil de l’eau » autrement que lors d’un conseil municipal public un soir de semaine, ou par le biais d'un bulletin de vote déposé dans l'urne quand l'occasion se présente (à quand les prochaines échéances électorales ?).
Le secteur associatif constitue certes depuis plus d’un siècle en France un formidable levier collectif, jouant un rôle moteur d'agora, de représentation, et souvent d’interface avec les services de l’Etat. Il est l'une des incarnations les plus dynamiques de la démocratie participative, et sans doute a t-il beaucoup contribué à expérimenter et diffuser les principes d’organisation et de représentation aujourd’hui bien rôdés de nombreux collectifs. Mais à l'ère de la communication, cette dynamique qui est souvent une émanation du local s’exporte sur les réseaux, se virtualise, s’atomise et s'interconnecte, bref, se complexifie.
Si Internet nous permet d'imaginer de nouveaux modes d'organisations (peut être est-on encore bien loin d'une "intelligence collective"), le défi qui nous est aujourd'hui lancé est bien celui de créer les conditions d’un "plus de démocratie". Un véritable défi de société lancé au PPP (partenariat public privé), faisant appel à la créativité et à la réactivité du secteur privé et à la sagesse du politique.
Comment imaginer, bâtir et partager ensemble cette "sphère publique virtuelle" qui viendra se superposer au monde réelle (le compléter) ? Comment renforcer l'adhésion des citoyens à l’exercice de la démocratie ? Comment appréhender les nouvelles formes de "mise en relation" entre le Citoyen et l’Etat, et promouvoir la plus value démocratique qu'elles apportent ?
C'est notamment sur ces sujets, et bien d’autres, que notre (votre) Club vous invite à débattre en toute sympathie, e.démocratiquement.
Bienvenue dans l’Hyper Blog !
Nils Aziosmanoff
Pour une interopérabilité culturelle !
« Interopérabilité », ce mot très à la mode recouvre l'un des défis majeurs lancés par le plan de modernisation de l’administration : organiser l'échange de données entre les systèmes d'information des services de l’Etat. De ce défi dépend la réussite du passage à l’administration en réseau, socle d’un service public qui se veut plus efficace, plus économe et plus proche du citoyen.
Si un environnement technique plus efficient est certes un préalable nécessaire à l’émergence de nouvelles formes de relations entre l’Etat et le citoyen, reste pour autant qu’on ne connectera pas les humains aussi facilement que les machines. Car même une fois franchie la première barrière d’usage des TIC, restera encore à franchir une autre bien plus élevée, celle du passage de l’administration à la « culture du réseau ». Une culture fondée sur les notions de « connectivisme », de mobilité et d’altérité, qui relève bien plus d’un mode de vie que d’une façon de travailler.
Parce que les connexions informatiques seules ne suffiront pas à susciter le meilleur des mondes, il faudra innover dans la manière dont les différentes sphères publiques pourront favoriser et accompagner les usages émergents. Car si à l’ère des réseaux, comme le souligne l’économiste Jeremy Rifkin, « la valeur n’est plus le contenu mais l’accès aux contenus », il s’agit bien, au-delà de l’interconnexion des systèmes, de changer les modes de production et de consommation des services publics.
L’interopérabilité des systèmes d’information et le décloisonnement des silos administratifs devraient susciter l’apparition de nouvelles formes d’intermédiation génératrices d’offres inédites. On peut facilement imaginer, par exemple, la mise en place de bouquets de services thématiques conçus autour d’une approche métier, par « ligne d’usage », qui pourrait notamment s’appuyer sur une « verticalisation » des nombreux lieux d’accès publics à l’Internet qui maillent déjà le territoire (voir par exemple le réseau NetPublic : http://delegation.internet.gouv.fr/netpublic/index.htm).
Ainsi, par exemple la santé ou la culture pourraient offrir des espaces à thèmes constituant de véritables interfaces à valeur ajoutée entre les services publics, l’offre privée et les usagers.
S’il reste donc à inventer des offres de services mutualisés, ne perdons pas de vue que la véritable réussite de l’interopérabilité des systèmes d’information ne dépend pas seulement d’objectifs techniques ou logistiques, fussent-ils un préalable essentiel. Cette réussite se fondera in fine sur la recherche d’une véritable interopérabilité culturelle.
Rédigé par : aziosmanoff nils | octobre 25, 2004 à 05:04 PM