L’e-administration progresse. Déclarer ses impôts en ligne, consulter son dossier fiscal ou de sécurité sociale, trouver un formulaire, une information, toutes ces choses existent en ligne, et bien d’autres. Certes, tous les services dont nous rêvons n’existent pas encore, certes, trouver le service qui nous intéresse dans le gigantesque bazar des 7.000 sites publics en ligne n’est pas chose aisée, certes, les comparaisons internationales nous classent une fois de plus dans une " honnête moyenne basse " du monde occidental, sans éclat. Mais objectivement, les progrès récents de l’administration électronique sont importants.
Et alors ?
Peut-on dire que la situation des citoyens se soit améliorée grâce à l’administration électronique ? L’état est-il plus efficace, coûte-t-il moins cher, la pression fiscale a-t-elle diminué ? Le citoyen a-t-il une vision plus claire des dépenses publiques, et de leur efficience ? Le citoyen peut-il accéder aux centaines de données personnelles qu’il a données à de multiples administrations depuis qu’il respire, et exercer réellement son droit de regard et de rectification ? Est-il réellement libéré de l’impôt-temps que lui fait payer chaque année le secteur public en procédures non désirées ?
Est-il mieux qu’avant associé aux grandes décisions publiques, ou le pouvoir reste-t-il confiné à un microcosme sélectionné à l’âge des études et qui élabore les textes qui régissent notre vie en vase clos ? La corruption a-t-elle régressé ? Les libertés individuelles du citoyen sont-elles mieux protégées par des lois comme la LEN ? La liberté d’expression a-t-elle vu sauter les carcans qui la contraignent en France plus que dans toute autre démocratie moderne ?
A toutes ces questions, hélas, l’on ne peut que répondre par une litanie sans fin de NON. Lorsqu’il s’agit de prélever plus facilement des impôts dans la poche du citoyen, d’essayer de faire passer des textes ôtant à l’e-mail sa nature de correspondance privée, de numériser des procédures sans réellement les simplifier et sans s’interroger sur les possibilités d’en supprimer, l’administration électronique progresse. Lorsque certains veulent contrôler, réguler et taxer l’activité des citoyens sur internet, instaurer une " gouvernance de l’internet" bien dirigiste dans la grande tradition française, monter des lignes Maginot numériques autour du territoire pour interdire à ces imbéciles de Français l’accès aux contenus que l’état juge mauvais pour ces grandes têtes de linotte dépourvues de jugement, comme en Chine et en Iran, il y a toujours des grands esprits hauts placés pour applaudir des deux mains.
Mais lorsqu’il faudrait se servir des possibilités de l’Internet pour redonner du pouvoir aux citoyens et à la société civile sur son gouvernement et son administration, la réforme est en panne.
Le Club de l’Hyper-république, association loi 1901 qui ne touche aucune subvention publique, a vocation à devenir une force de propositions qui sera écoutée en haut lieu, pour que l’internet serve la cause de la démocratie et des libertés. La force de cette nouvelle cyber-association est que, conformément à la volonté de son initiateur, Pierre De La Coste, tous les courants politiques puissent y être représentés et que toutes les idées puissent y être débattues hors de toute invective et dans le respect mutuel, en analysant les enjeux de l’e-société en France et dans le Monde au-delà du vernis superficiel généralement diffusé par les grands médias traditionnels.
Mais ne nous y trompons pas, si cet universalisme est une force de l’association, les points de vue qu’elle ira porter auprès de nos décideurs seront le produit des confrontations d’idées qui s’y dérouleront. Aussi est-il indispensable que des points de vue libéraux puissent se faire entendre pour que la défense des droits individuels des citoyens contre l’emprise croissante de l’état y soit prise en compte.
Tel est le sens de mon engagement résolument libéral au sein du Club de l’Hyper République: obtenir que les progrès de l’administration électronique ne soient pas l’occasion pour l’état de restreindre un peu plus l'espace de liberté des cochons d’assujettis, mais au contraire qu’elle permette au contribuable citoyen de regagner sur les bureaucraties publiques le pouvoir qu’elles lui ont en trop grande partie confisqué.
Notre point de vue sera d’autant mieux défendu que nous serons nombreux. C’est pourquoi j’invite les libéraux qui sont intéressés par la démarche à s’inscrire en nombre via le site et à participer aux cyber-débats qui seront ouverts par le club au fur et à mesure qu’il grandira.
Vincent Bénard
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