Par Jean-Paul Droz
Le discours dominant du « camp du NON », dont nombre se disent européens convaincus ce que je pense sincère, propose un NON impliquant de facto pour eux une renégociation du traité entre les vingt-cinq pays.
Est-ce bien raisonnable ?
Si l’élaboration de la Cinquième République relève du conclave d’experts, il n’en est pas de même du travail réalisé par la Convention, travail bien plus démocratique. Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et des deux
vice-présidents Jean-Luc Dehaene et Giuliano Amato –respectivement anciens premiers ministres belge et italien- 56 parlementaires nationaux, 16 eurodéputés, 28 représentants des Etats (25 + Roumanie, Bulgarie et Turquie) et 2 commissaires ont négocié pendant 18 mois, sous les feux des médias, pour aboutir au consensus que nous connaissons.
Quelle serait la réalité d’une renégociation ?
Deux conditions de bon sens sont obligatoires :
- Définir les bases de cette renégociation pour la France. C’est devenu un lieu commun de dire que le NON représente une chose et son contraire, coexistent un NON fédéraliste, un NON souverainiste, un NON protestataire… Pour faire simple qui imagine De Villiers, Le Pen, Fabius, Buffet ou Besancenot se mettre autour d’une table sous la houlette de Chirac !!
- Avec qui renégocier alors que pendant 18 mois une négociation très difficile a déjà eu lieu entre les élus de 28 pays, élus qui émanent d’une petite centaine de partis politiques.
Sauf à penser que la France est le centre du monde, que notre aura illumine l’humanité toute entière voire l’univers, il n’y aura jamais de renégociation.
La véritable signification du vote NON à la Constitution, c’est de dire OUI au Traité de Nice pour les 30 ans à venir.
Je ne peux pas laisser dire que le voter Non c'est dire oui au traite de Nice pour 30 ans,
voter non c'est "contraindre" les politiques à se rasseoir à la table de négociations, c'est prendre en compte la volonté d'intégrer une dimension sociale dans ce texte que je qualifie d'abscon et qui ne prend pas en compte cette dimension de "sociale démocratie" Européenne.
Quant à imaginer Le Pen, Villiers, Besancenot et consorts autour de la meme table, pourquoi pas ?
On a bien vu des généraux légitimistes défendre la République par amour de leur pays.
Rédigé par : baudouin | mai 10, 2005 à 11:01 AM
Un "chat" intéressant d'un journaliste de Libé sur le même thème:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=293225
Rédigé par : Jean-Paul Droz | mai 15, 2005 à 02:57 PM