Par Francis Tobolski
Mon non est le non d'un Européen convaincu qui, inquiet de l'élargissement intempestif et incontrôlé par les peuples, préconise l'arrêt de la vague qui déferle sur l'Europe.
Il aurait fallu plus tôt favoriser l'approfondissement Européen à 5 ou 6 dans un esprit à terme fédéral avec des cercles concentriques suivant le niveau de développement des pays avoisinants, il n'est pas trop tard, pour donner à l'Europe le sens qui manque à cette Constitution.
L'entrée de la Turquie est un vrai sujet, que la Turquie ne soit pas Européenne, qu'historiquement elle soit un empire Musulman conquérant, cela ne nous arrête pas; que l'on nous parle d'un référendum à ce propos dans 10 ou 15 ans, alors que l'on négocie déjà, cela ne choque pas?
L'Europe doit être une construction des peuples et de l'histoire avec des frontières territoriales et des valeurs propres à nos destins .
Je dis d'abord non à la méthode, consulter sur une sois disante constitution que personne n'a lue, sous prétexte que c'est dans le sens de l'histoire et du progrès est antidémocratique, d'autant que l'on assiste à une vraie campagne de propagande pour le oui, basée sur le chantage à la peur et à la perte d'influence en cas de victoire du non .
Car les vrais enjeux ne sont pas identifiés et décidés par les peuples, je veux parler des articles qui ouvrent la porte à l'atomisation et à la possibilité de renoncer aux états nations, je veux parler des risques portés à l'économie Française, possibilités pour les étrangers de toucher le RMI,
Que dire d'un ministre des affaires étrangères Européen qui ne pourrait s'exprimer qu'en cas d'unanimité à 25, autant que celui-ci soit muet!
Nous avons besoin effectivement d'une constitution claire, démocratique et non technocratique mais source d'enthousiasme Européen, du sentiment de l'engagement dans un grand projet de puissance permettant de lutter contre l'influence Américaine et Chinoise, en particulier dans la culture, les enjeux de souverainetés technologiques.
Qu'avons nous produit de lisible en dehors de l'euro? Pas d'élections trans nationales, pas d'université et école européennes avec un diplôme reconnu, pas d'organe de presses et média européennes, dignes de ce nom.
La France atomisée à l'intérieur, en crise morale dans un individualisme et un tribalisme d'intérêt, se cabre sur une vision sociale surannée, est en doute.
Depuis des décennies on ne lui parle pas le langage de la vérité (contrairement à l'Allemagne et l'Angleterre ) et elle rêve avec la complicité de ses élites finissantes et des médias courtisanes d'un monde où elle serait encore le phénix.
Elle ne trouvera pas ses réponses à la mondialisation et à une nécessaire évolution dans une Europe étendue à l'infinie qui pourrait à terme être source de conflits internes.
Cette constitution qui n'est pas une vraie constitution, est peu claire, peu enthousiasmante, elle n'est pas appropriée par les peuples et elle ne nous permets pas d'imaginer l'avenir.
Dire NON aujourd'hui, contrairement au bruit ambiant, pourrait permettre une vraie réflexion sur nos volontés et notre avenir, un discours nouveau et porteur de valeur devant résonner dans toute l'Europe.
Belle analyse, Francis, mais n'est-il pas contradictoire de souligner la crise morale française, le repli sur soi, la montée de l'individualisme et du tribalisme et de souhaiter que l'Europe se fasse à 5 ou 6 ?
L'Europe à quelques uns aurait peut être été plus fédéraliste, et c'est ce que je souhaite moi même, mais n'oublions pas que l'adhésion des pays de l'Est à l'Union est d'abord et avant tout une main tendue en direction de peuples à la recherche de repères et d'espoirs.
Je crois aussi, égoistement, que cet élargissement décidé sans l'aval des peuples de l'Union a fait reculer l'Europe fédérale à laquelle j'aspire. Mais l'essentiel n'a-t-il pas été de les accueillir et de les soutenir ?
Quant à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, j'y suis opposé parce que je crois au sens d'une Europe européenne. Et je crois aussi que la négociation entamée avec la Turquie est une mauvaise chose, et qu'il aurait mieux valu travailler sur un véritable accord de bon voisinage. Mais ce n'est pas le 29 mai que se décidera le sort de la Turquie dans l'Union.
Rédigé par : Eric LEGALE | mai 17, 2005 à 08:54 AM
".... possibilité pour les étrangers de toucher le RMI ..."
Ai-je bien compris ? C'est certain que notre économie ne s'en remettra pas.
Oublions que nous sommes le 1er investisseur en Pologne, mais le plus dramatique, c'est l'oublie d'une histoire récente.
Ces peuples que vous ne voulez pas accueillir, c'est déja ceux que nous avons abandonné au lendemain de Yalta.
Il y avait urgence à cette intégration et je fais un pari avec vous: ils rattraperont notre niveau de vie beaucoup + vite que n'a pu le faire l'Espagne et le Portugal.
Rédigé par : Jean-Paul Droz | mai 18, 2005 à 02:42 PM
Minute, moi je suis d'accord avec Francis Tobolski. On les accueillera completement un jour, mais il est trop tot. C'est vrai qu'il n'est pas drole d'avoir vecu le communisme. Il faut les aider, mais pas sur notre dos.
Je vote non. Au fait, tres original ce site qui melange le oui et le non. Je vais voter en couleur avant de voter non.
Rédigé par : France Pierret | mai 25, 2005 à 11:42 PM