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« Comment réaliser une bonne machine à perdre? | Accueil | Une Constitution antidémocratique, »

mai 08, 2005

Commentaires

Nils Aziosmanoff

Oui mais…, mais oui !

On nous demande de voter pour ou contre la constitution, étant entendu qu’il ne s’agit pas de voter pour ou contre l’Europe puisque même les tenants du non se disent pour. Pas de problème sur le fond donc, le débat porterait sur la forme. Reste qu’avec la forme c’est parfois le fond qui effleure, et qu’il est ici bien difficile de distinguer les deux.
Premièrement, si la classe politique a une responsabilité, c’est bien celle de ne pas avoir plus sensibilisé les français au projet européen jusqu’à ce jour. D’avoir même régulièrement utilisé l’Europe comme bouc émissaire de tous nos problèmes, les politiques jurant l’un après l’autre « qu’on ne se laisserait pas gouverner par Bruxelles ». Comment donc, même en européen convaincu, ne pas se sentir aujourd’hui manipulé ?
Deuxièmement, ceux qui cherchent à comprendre cette constitution (puisqu’on leur demande de donner un avis dessus) viennent buter sur un texte technique dont la complexité, pour la grande majorité des citoyens, constitue une véritable provocation. Cette deuxième faute politique vient donc un peu plus exaspérer ceux qui sont attachés au respect des formes du débat démocratique.
Alors, finalement, dans toute cette exaspération, comment et sur quoi se décider ?
Peut-être en revenant à quelques principes fondamentaux simples. Imaginer les conséquences d’une France isolée dans un jeu qui se mondialise. Admettre que certains réussissent la où nous échouons, et qu’à plusieurs nous serons plus forts. Reconnaître que cette constitution est le premier élargissement géographique d’une telle envergure qui ne se fasse pas « par la guerre », mais par la volonté des peuples. Accepter la mondialisation comme un fait et admettre que les grands défis qui nous attendent ne se relèveront pas seuls (environnement, énergie, économie, santé, éducation, sécurité, …). N’est-ce pas déjà suffisant pour préférer un grand dessein européen, même imparfait, à une posture figée sur le passé ?
C’est pourquoi je voterai également oui. Un « oui mais », bien entendu, pas un blanc seing, mais un vrai oui d’ouverture adressé à nos partenaires et amis européens.

Gérard Diaconesco

Le retour en arrière sera complètement impossible surtout avec un " OUI MAIS " qui sera tout de même un vrai OUI, donc forcément ceux qui comme moi ne sont pas d'accord avec cette Constitution Européenne se prononceront avec la mort dans l'âme, mais même s'ils sont foncièrement Européens convaincus de longue date, pour le " NON " , qui lui permettra de repenser et de remettre à plat dans le bon sens du terme point par point, cette Consitution Européenne dont peu de Français encore à ce jour sont convaincus de son efficacité pour notre pays la France.

Gérard Diaconesco

baudouin

Reponse a l'alignement des politiques sociales par le haut :
Comme dirait mon petit neveu FOPAREVER

Car l’harmonisation sociale sera tirée vers le bas par le marché intérieur

Le début de l’article III-209 affirme les objectifs louables suivants : promotion de l’emploi, amélioration des conditions de vie et de travail, protection sociale, dialogue social, niveau d’emploi élevé, lutte contre les exclusions. L’article III-209 stipule ensuite : « [...] L’Union et les Etats membres agissent en tenant compte de la diversité des pratiques nationales, en particulier dans le domaine des relations conventionnelles, ainsi que de la nécessité de maintenir la compétitivité de l’économie de l’Union. Ils estiment qu’une telle évolution [référence aux objectifs mentionnés] résultera tant du fonctionnement du marché intérieur, qui favorisera l’harmonisation des systèmes sociaux, que des procédures prévues par la Constitution et du rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats membres. » Mais l’article III-210-2a « exclut toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des Etats membres » par la loi et la loi-cadre européenne. C’est donc le « fonctionnement du marché intérieur » qui non pas « favorisera » l’harmonisation des systèmes sociaux, mais les tirera vers le bas (cf. infra, le chapitre sur la concurrence entre les Etats membres).

Par ailleurs,

la Constitution ne s’applique ni aux rémunérations, ni au droit d’association, ni au droit de grève, ni au droit de lock-out (III-210-6).

Enfin dire que les anglais seraient reconnaissants des resultats economiques de Blair, c'est faire peu de cas de ceux que l'on appelle outre-manche les "working-poors" ou mieux encore de tous ces retraités obligés de continuer à travailler pour vivre, le montant de leur retraite par "capitalisation" n'étant pas suffisant.
Au fait, petite question :
que se passera-t-il quand les générations de re-traités par capitalistion se retrouveront à la retraite, et par définition tous "vendeurs" des actifs qu'ils ont thésaurises?

Pierre de La Coste

Baudouin,
Tu es vraiment un dangereux révolutionnaire...
Je ne réponds qu'à ton point 1. Tu es pessimiste. Tu dis que l'harmonisation se fera obligatoirement par le bas. Je ne suis pas optimiste. Je ne dis pas qu'elle se fera obligatoirement par le haut. Il y aura probablement des deux. Un peu de baisse des charges et des prélèvements en France ne nous ferait pas de mal. En ce qui concerne les nouveaux entrants, je pense que l'harmonisation se fera sous la pression des salariés, qui seront plus ou moins efficaces, plus ou moins combatifs. L'harmonisation est un combat.

Bushie

"voter non, c'est voter bush"

alors c'est sur, je vote non !!

jeremie 24 ans

je suis désolé, mais ce type d'arguments ne me convainc pas du tout. si le meilleur moyen de lutter contre bush est de devenir pire que lui, alors je prefere encore prendre la nationalité americaine, pour voter aux "vrais elections" (celles qui engagent réellement la planete). nóublions pas que le chemin le plus court, actuellement, vers une harmonisation politique et economique universelle, c'est encore de s'allier aux EU.
si nous choisissons d'aller a contre courant du mouvement de l'histoire en construisant l'europe, cette demarche doit etre motivée par une vision politique alternative. sinon, à quoi bon?
enfin, les arguments avancés dans votre article sont de même nature que ceux des ultra liberaux: faisont une constitution (qui porte surtout sur les politiques economiques), et la communauté politique apparaitra toute seule, comme par magie.
l'experience de l'UE montre pourtant que le soi disant "effet mecanique" attendu par les défenseurs de l'europe economique, se fait toujours attendre. Si on veut vraiment une europe politique, pourquoi la constitution ne la crée-t-elle pas une bonne fois pour toutes? le vocable "constitution" ne sert qu'a faire passer les contraintes de politique économique que les peuples commencent à dénoncer uniformément en europe: "vous ne voulez pas d'une europe des marchés? et bien vous n'aurez jamais d'europe politique!"
le debat est toujours le même: l'europe politique oui ou merde?
pour ma part, la reponse sera "merde".

Nils Aziosmanoff

Beaucoup, comme Jeremie, pensent qu'il faut une véritable Europe politique. Comment ne pas être d'accord avec lui ? Mais est-il raisonnable de penser qu'on pourra mettre facilement et rapidement 25 pays d'accord sur le contenu de cette politique ? Ne doit-on pas entrecroiser nos intérêts (ça a commencé par le fer et le charbon il y a 60 ans) et ainsi assurer un socle solide au débat politique (qui ne demande visiblement qu'à se réveiller autour de l'Europe).
C'est pourquoi je voterai oui. Mais je suis heureux de voir un jeune (24 ans) s'exprimer en faveur d'un renouveau politique. La France avait un peu négligé la chose ces dernières années, entre des niveaux d'abstention élevés et un 21 avril humiliant. Hier, un reportage sur ARTE montrait des témoignages de jeunes allemands durant la montée au pouvoir d'Hitler (c'est pas si lointain). Ils étaient alors pasionnés de nature, d'art et d'humanisme, mais "pas du tout intéressés par la politique". Celui qui racontait a ajouté "on aurait du". La messe est dite. Bienvenue sur le blog Jeremie.

binos

a propos de la paix , qu'en pense nos fréres de yougoslavie.
Qu'est-ce que la constitution aménera de plus si les serbo-croates recommencent à se massacrer gaiement ?

Pierre de La Coste

La Constitution se méle déja de beaucoup trop de choses. On ne doit pas lui demander de régler la question des conflits ethniques en Yougoslavie. Ce qui est certain, c'est qu'une Europe forte, unie, dotée d'une vraie Défense commune serait davantage capable de faire respecter ses valeurs à ses portes. La Constitution n'est qu'un outil, c'est la politique qui pourra régler les questions de sécurité, de diplomatie et de droits de l'homme.

Saad

Je vote oui, pas pour les partis du Oui (UMP, UDF, PS), ni pour la Commission européenne actuelle. Je vote Oui malgré eux, pour l'Europe.

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