Par Pierre de La Coste
Le phénomène blog semble peser sur le mouvement actuel, comme le souligne cet excellent article sur le site du forum e-democratie. Organisation de manifestations, de réunions, de grèves et de blocage de facs, les blogs sont d'excellents outils pour canaliser un mouvement de contestation. Associés aux SMS et au podcasting qui peuvent permettre de lancer des mots d'ordre en pleine manif, ils rendent la situation mouvante, explosive en multipliant à l'infini les capacités d'action des individus ou de petits groupes. Les grands appareils syndicaux centralisés restent efficaces, mais ils sont plus facilement contournés, dépassés et donc poussés à intervenir. On peut même imaginer un scénario "mai 68 + blogs", avec des initiatives de la base créant plus rapidement que jadis une situation de type quasi-insurrectionnel...
Oui, mais, les opposants aux opposants ne se privent pas d'utiliser les mêmes armes. Les blogs pro-CPE fleurissent, presque aussi nombreux que les anti. C'est surtout du côté des étudiants et lycéens hostiles aux blocages des établissements que les blogs sont efficaces: ils réclament à cor et à cri des AG un peu démocratiques, la prise en compte de leur droit à travailler, ils s'échangent des cours, font circuler des images des dégradations ou des illégalités des bloqueurs et estiment que les grands médias ne leur donnent que très peu la parole.
Attention: un mai 68 avec blog peut aussi se terminer par une manifestation géante sur les Champs-Elysées, avec appels à la mobilisation sur le net et par SMS (flash mob). Tout va très vite dans notre société en réseau...
En Angleterre, jamais une manisfestation n'a fait changé une loi, encore moins tombé un gouvernement, affirme le patron de Virgin. Le Parlement français n'est plus un lieu de débats (juste un lieu d'investives le mercredi devant les caméras) qui se transportent sur les plateaux de télévision et dans la rue. Internet est en train de changer la donne. Aux caricatures d'une télévision du look et de la petite phrase, servies par des animateurs-bateleurs, qui réduisent le monde à l'image choc, les blogs pour ou contre, obligent leurs auteurs à retrouver la langue, l'argumentaire et au bout du compte la réflexion. Et on peut espèrer, que le discours, fondement du fait républicain retrouve sa place. Avec un pouvoir d'appréhender le réel sensiblement supérieur au slogan, à la banderolle ou la voiture brulée.
Rédigé par : Hauxxan | avril 04, 2006 à 02:26 PM
mon neveu Didier est parti aux USA. Il vient de trouver un travail, et nous en parle sur son blog :
http://www.lafforgue.fr/blogs/chicago/
l'affaire du CPE ne lui donne pas envie de revenir travailler en France !
Rédigé par : Christian Scherer | avril 04, 2006 à 04:38 PM
L'un des (tristes) enseignements de la situation actuelle est que, dans notre pays, un sujet peut être réduit à quelques slogans au point d'empêcher l'expression de tout débat honnête. Nous l'avons vécu avec le référendum (OUI = Europe Libérale) et nous le vivons encore avec le CPE ( CPE = précarité).
Puissent les blogs créer des espaces où les citoyens échangent des arguments et débattent honnêtement !
Nous avons vraiment une nouvelle démocratie à inventer, une démocratie où les porteurs de pancartes qui défilent au nom de syndicats ne réprésentant que 8 % des salariés ne parleraient plus au nom de tous les Français !
Rédigé par : Jean | avril 04, 2006 à 07:54 PM
Que la France silencieuse et majoritaire se fasse enfin entendre. Comment peut-on laisser des enfants mineurs manifester dans les rues. S'ils sont mineurs, il doit y avoir une raison ! Se croient-ils plus intelligents que les hommes politiques qui ont massivement vote en faveur du CPE ?
En voyant ces images de guerre civile, les investisseurs etrangers iront creer des emplois ailleurs qu'en France et les touristes choisiront d'autres destinations plus souriantes. L'opposition politique se fait a travers les institutions democratiques, pas dans les rues.
Chaque annee, 15 a 20% des jeunes diplomes francais partent travailler a l'etranger, 4000 d'entre eux aux USA et au Canada. Il doit bien y avoir une raison !
Ne serait-il pas temps que la France se calme et devienne enfin adulte ?
Rédigé par : Jean-Jacques Vitrac | avril 08, 2006 à 10:25 PM
Paris - Place de la République, 15h00 - Dimanche 9 avril
Contre les blocages des facs et des lycées : Mobilisons nous !
Trop c’est trop ! Voilà plus d’un mois maintenant que nos universités
et nos lycées se trouvent bloqués par une poignée d’activistes pour la
plupart issus de groupuscules d’extrême gauche. Cette situation ubuesque
qui voit une minorité de bloqueurs prendre en otages la majorité des
étudiants et des lycéens qui souhaitent aller en cours est inacceptable !
Désormais ce sont nos propres examens (partiels de fin d’année, bac...)
et donc notre avenir professionnel qui se trouvent directement menacés
par ces apprentis grévistes, nostalgiques de mai 68, qui refusent toute
idée de réforme et ne proposent rien, si ce n’est un hypothétique «
grand soir ».
Il est temps de siffler la fin de cette sinistre récré qui n’a que trop
duré et de faire entendre la voix de la majorité silencieuse des
étudiants et des lycéens qui ne demandent qu’une chose : que l’on respecte
leur droit d’étudier librement !
Après le succès rencontré par la manifestation contre les blocages
organisée dimanche dernier (plus de 6000 personnes ont défilé entre la
place du Châtelet et celle de la Bastille), le collectif « Stop la grève »
appelle tous ceux et toutes celles qui souhaitent exprimer leur ras le
bol envers les blocages, à se mobiliser une nouvelle fois :
Dimanche 9 avril 2006 à 15h00
Place de la République
Métro : République (lignes 3, 5, 8, 9 et 11)
Pour une manifestation qui ralliera ensuite la place de la Nation.
Pour que cette manifestation soit une nouvelle fois un succès, nous
vous invitons à venir accompagner de vos amis et proches et à diffuser
cette information par mail autour de vous.
Rédigé par : "STOP LA GREVE !" | avril 08, 2006 à 10:32 PM
Vous avez dit activisme ?
Nous vivons une période passionnante : peut-être, sommes toutes, ne nous en rendons-nous pas assez compte. Et pourtant, que de non-dits sur ce qui pourrait contribuer à faire partager ce sentiment par un plus grand nombre de contemporains ! Les nouvelles formes de contestation apparues ces dernières années n’ont souvent pas compris que pour endosser les habits du nouvel activisme ambiant, il faut d’abord beaucoup apprendre, regarder, écouter, accepter…et pas seulement honorer San Precario ou constater la conquête de l’espace public par la société de l’immatériel.
Chacun au fond le sait. D’un côté maints mécanismes sociaux, réseaux et institutions se sont pervertis, après avoir joué un rôle de premier plan dans notre histoire, ancienne ou récente et il convient de contribuer à leur réforme. De l’autre, nous avons ajouté tant le slogans, de formulations creuses, d’idées réduites à leur seule résonance marketing que nous avons, plus ou moins sciemment suivant les acteurs, introduit davantage de brouillard que de visibilité dans les grands débats de notre temps. Et il est bien vrai que nous vivons à l’ère d’un terrorisme sémiotique où les codes de références culturelles, voire de valeurs, n’apparaissent plus guère au fond que comme un vaste champ ludique : l’arme du langage peut être efficace si elle n’est pas utilisée à contresens ! La bio-politique - au sens que lui donnait Michel Foucault - ne saurait se faire à elle seule pourvoyeuse de sens.
Ce site vous invite donc à réagir et analyser.
Il faut en effet d’abord faire connaître, comprendre et surtout dire : il ne suffit évidemment pas d’être acteur de sa propre communication. Il faut ensuite une vraie intelligence collective de l’action, et ce au sens pleinement étymologique de ces mots, et pas seulement se satisfaire de l’étiquette de précaire cognitif (le cognitariat de certains apparaissant nettement moins évident que leur abondance rhétorique ne le laisserait penser) ou - pire - d’intellectuels mutants.
La mutation de notre société post-industrielle en véritable société du savoir ne saurait se contenter aujourd’hui de l’engagement par projet que l’on nous propose et dont la création, aux Etats-Unis notamment, de zones autonomes temporaires n’est que l’illustration : tout au plus, comme l’ont montré d’ailleurs récemment plusieurs chercheurs, ne peuvent-ils donner que le sentiment d’exister ou de gagner l’apparence d’une identité.
Les réflexions développées sur ce site se proposent d’aller plus loin dans la compréhension de certains mécanismes sous-jacents aux actuelles mutations de nos sociétés. Laura Garcia Vitoria
Rédigé par : laura garcia vitoria | avril 17, 2006 à 01:44 AM
Il est temps de siffler la fin de cette sinistre récré qui n’a que trop
duré et de faire entendre la voix de la majorité silencieuse des
étudiants et des lycéens qui ne demandent qu’une chose : que l’on respecte
leur droit d’étudier librement ! www.bronepol.ru
Rédigé par : bron | janvier 24, 2007 à 08:35 AM
Il y aurait dix fois plus de raisons objectives pour un soulèvement générationnel de type Mai 68 aujourd'hui en France qu'à l'époque...
http://bboeton.wordpress.com/2008/04/26/mai-68-chacun-son-couplet/
Cordialement.
Rédigé par : L'Abrincate | avril 30, 2008 à 06:16 AM