Par Pierre de La Coste
Bienvenue à "Désir d'avenir" le blog de Ségolène Royal, élément important du nouveau phénomène politico-médiatique qui a défrayé la chronique ces dernières semaines. Ciel bleu, voilé de quelques nuages, sourire charmeur de notre candidate, plus bo-bo ou belle-belle que jamais.
L'objectif est annoncé en première page dans un édito permanent:
"Ce site est un forum participatif. Il est à vous si vous avez envie de participer aux décisions qui nous concernent. Pour avoir commencé à expérimenter la démocratie participative en région Poitou-Charentes que je préside, j'ai acquis la conviction que les citoyens, lorsqu'un problème est vécu ou lorsqu'un progrès est espéré, sont des "experts" légitimes de la question posée."
Indéniablement, il y a aussi un effet Royal sur le Net. On ne peut que se féliciter de ce succès. Le nombre des messages, la teneur des interventions, l'organisation des "synthèses périodiques", une méthode de gestion de l'information imparfaite mais qui s'améliore peu à peu, le découpage du programme en chapitre dont chaque paragraphe peut être commenté : on est devant une étape décisive de la montée en puissance de l'internet citoyen. Si chaque présidentiable pouvait susciter un débat de ce type sur Internet, ce serait un réel progrès.
Maintenant, s'agit-il d'une véritable démarche de "démocratie participative" ayant un impact fort sur notre politique elle même, à l'intérieur de notre démocratie qui reste au final représentative?
Ségolène, on le sait, a fini par lancer un certain nombre d'idées percutantes qui ont semé le trouble dans la classe politique et provoqué l'adhésion de l'opinion (sur la sécurité, les 35 heures). Or, lorsque l'on regarde le blog on voit certes un vaste mouvement d'adhésion et de discussion à ces nouvelles idées (comme partout en France). Mais on ne distingue pas que ces idées aient été lancées sur le blog ou soient proposées par les internautes. Autrement dit, on est plutôt face à une série de coups médiatiques, orchestrés de manière très classiques et surtout destinés à faire passer Ségolène à la télévision, puis à créer un rapport de force avec le comité des éléphants, qui lui n'a rien retenu de ces idées dans le projet socialiste.
Il y a donc bien une petite révolution dans les propositions de Ségolène (personnellement je les trouve décapantes et courageuses). Mais s'agit-il réellement d'une véritable révolution dans le fonctionnement même de notre cité, avec l'introduction de plus de participation grâce aux technologies de l'information?
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