Les premiers signataires de ce texte(par ordre alphabétique): Nils Aziosmanoff, Roland Barbecot, Étienne Krieger, Pierre de La Coste, Xavier Milliard, Philippe Perennez
Nous proposons une nouvelle approche, plus équitable, du logiciel, brique première de la société de l'information et des services sur Internet. Elle tend à créer un nouvel écosystème dans l'industrie du numérique.
Notre conviction s'appuie sur une série de constatations de bon sens, que tous les acteurs et les utilisateurs de ce secteur peuvent vérifier par eux-mêmes :
Notre conviction s'appuie sur une série de constatations de bon sens, que tous les acteurs et les utilisateurs de ce secteur peuvent vérifier par eux-mêmes :
- L'économie globale a besoin de plus en plus d'informatique et de moins en moins chère : de nouveaux besoins apparaissent, issus notamment de l'accroissement de la couverture haut débit et de la mobilité, mais, au même moment, la crise financière présente rend souvent difficile les investissements nécessaires.
- Le numérique ne peut rester à l'écart des changements, alors qu'une crise économique de grande ampleur remet profondément en cause les positions acquises et la répartition des profits dans tous les domaines.
- Dès lors, aucune étape de la chaîne de valeur créant les produits et services de la société de l'information ne doit générer de bénéfices démesurés mettant en danger toute la chaîne, car elle exclurait artificiellement certains utilisateurs finaux.
- Toutes les étapes doivent être rémunérées à leur juste prix. Personne ne doit travailler gratuitement s'il génère des revenus pour d'autres, car il serait dissuadé de produire durablement au bénéfice de tous.
- Les monopoles et les rentes de situation nuisent à la chaîne toute entière, car ils empêchent l'innovation et camouflent des prix exorbitants, proches de l'enrichissement sans cause.
- Les briques logicielles élémentaires doivent être ouvertes, réutilisables et accessible par le Réseau. Leurs producteurs doivent être rémunérés selon le succès de leur création et les utilisateurs facturés à l'usage. C'est le concept de « Feature as a service » ou « Fonctionnalité à la demande », qui génère un nouveau modèle économique pour le Logiciel libre.
- Ces briques élémentaires, capables d'être agrégées en applications logicielles complètes, doivent s'intégrer dans tous les environnements techniques, sous licence libre ou propriétaire, en respectant le droit d'auteur, notamment lorsqu'il s'agit de créations originales, non mutualisables.
- L'hébergement qui permet l'accès aux produits et services doit être mutualisé et adaptable aux besoins, sans que les utilisateurs n'aient à payer pour une capacité technique qu'ils n'utilisent pas. Le « Cloud computing », ou « Informatique dans le Nuage », permet de répondre à cette demande.
- Seule une transparence maximale à tous les niveaux de la chaîne, permet de s'assurer de la loyauté de cette économie et de la vérité des prix. Il est donc souhaitable que les clés de répartition des revenus générés par les différents acteurs de la production informatique soient publiées sur la Toile.
Il semble raisonnable d'espérer que l'approche du « Logiciel équitable », en permettant des économies substantielles à certains acteurs, notamment publics, en générant des revenus nouveaux, en rendant plus accessibles le lancement de projets innovants, contribuera à la sortie de crise.
Merci de discuter avec nous sur ce concept de Logiciel équitable. Vos avis nous serons précieux!
Il y aurait bien des choses à dire... Mais déjà, pour commencer, ce manifeste considère que la brique élémentaire de la société informationnelle est le logiciel, et non le fichier, la donnée ou l'information. C'est en phase avec la notion économique de "richesse" : on appelle richesse un bien qui permet de produire d'autres biens !
Rédigé par : Escape | octobre 29, 2009 à 12:51 PM
Oui, je crois que tu as raison. Est-ce que la formule "l'une des briques élémentaires..." te conviendrait?
Cela pour entrer dans le vif du sujet.
Rédigé par : Pierre | octobre 29, 2009 à 01:59 PM
Moi cela m'est égal. Les deux formulations correspondent à deux points de vue bien distincts. Au fond, les logiciels dont se sert une entreprise, ne peut-on pas dire que c'est du capital fixe ? En tout cas, ils permettent de produire des biens, ce sont donc des richesses.
Rédigé par : Escape | octobre 29, 2009 à 05:38 PM
Ce qui me plait bien dans ce concept de logiciel équitable, c'est la réconciliation du libre et de l'économie. Libre ne veut pas dire gratuit comme nous l'a souvent répété R. Stallman.
Pour moi, équitable fait plutôt référence à transparent, chacun gagne suivant sa contribution.
La liaison entre consommation à l'usage et logiciel libre me semble intéressante.
Je vote pour !
Rédigé par : AnonymousCoward | octobre 31, 2009 à 02:50 PM
Pas tout à fait d'accord avec votre thème du logiciel;
Favoriser le logiciel libre "non privateur" mais pas forcément gratuit permet fortement les échanges culturels
et favorise les petite entreprises et les administrations,ainsi que les particuliers et les pays pauvres face aux "monstres" comme Microsoft qui recherchent avant tout les profits démesurés !
Rédigé par : BOBW | septembre 01, 2012 à 10:04 PM