Par Pierre de La Coste
Publié dans "2050", la revue de la Fondation pour l'innovation politique
Internet, le « Réseau des réseaux », qui façonne de plus en plus l’économie, le commerce, l’administration, la politique et notre vie quotidienne, est-il une bonne ou une mauvaise chose pour la culture, la civilisation, – l’esprit ? Cet énorme flux d’échanges numériques joue-t-il en faveur du développement et de la diffusion des savoirs et des idées ? Ou bien achève-t-il le nivellement par le bas, favorisant l’abêtissement général, l’invasion d’une sous-culture américaine ? Internet a-t-il une âme, ou bien ne reflète-t-il qu’un vide sidéral, spirituel, moral, culturel ?
Deux internautes, cherchant à démontrer l’une ou l’autre de ces deux thèses, et collectant pendant un an sur Internet des arguments en faveur de chacune de celles-ci, trouveraient une masse presque infinie d’exemples confirmant les deux hypothèses de départ. Contrairement à la télévision, média relativement uniforme dont la valeur culturelle générale peut être appréciée, Internet est déjà trop complexe, trop touffu, pour être doté d’un bilan « globalement positif » en ce domaine comme dans les autres. Internet n’est d’ailleurs pas uniquement un média. C’est aussi un moyen de transaction et d’échange d’individu à individu. Comment juger de la qualité culturelle de ce que les hommes ont à se dire ? Internet, c’est l’éternelle langue d’Esope.
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